LA DEPRESSION
#Thérapie Stratégique #Palo Alto
Jules est un jeune homme de 20 ans en pleine dépression. Il ne sort plus de chez lui, ni même de sa chambre. Il broie du noir, sa chambre est en complet désordre. Il ne va plus à ses cours de fac. Il ne fait plus de sport, lui qui aimait tant ses entraînements de handball. Il ne répond plus aux quelques amis qui le sollicitent. Il ne parle plus à ses parents si ce n’est par monosyllabes.
Pour sa dépression, il est suivi par un psychiatre qui lui a prescrit des antidépresseurs mais la forme ne revient pas.
Pourtant son entourage a mis en place plusieurs stratégies pour le sortir de sa dépression:
Les messages qui aggravent
👉 Le remotiver : en lui proposant des activités susceptibles de l’intéresser comme aller voir un match de handball,
👉 Le Réconforter en lui disant que c’est un mauvais moment à passer mais qu’il va sûrement s’en sortir. Ils lui donnent des exemples de personnes qui allaient beaucoup plus mal que lui et qui aujourd’hui sont heureux et épanouis.
👉 Le Bousculer en faisant appel à sa volonté : Un jour son père n’en pouvant plus de la léthargie de son fils a décidé de le secouer. Il lui explique qu’il doit se prendre en main. Il a plein de possibilités. S’il continue comme cela ce sera de pire en pire. Pas d’études, pas de travail, etc…
👉 En parler avec lui : Ses amis, sa famille en parlent avec lui pour essayer de comprendre.
Tous les messages adressés à Jules vont dans le même sens : « Va de l’avant, bouge» ➡️
Sauf qu’une personne déprimée imagine le futur avec les yeux du présent, elle ne peut donc pas se projeter de façon optimiste dans l’avenir.
Et toutes ces aides bienveillantes renforcent l’impression que Jules a : « personne ne me comprend ».
Les messages qui apaisent
Le père de Jules constatant que toutes les solutions qu’ils avaient mises en place n’étaient pas efficaces a consulté un Thérapeute Stratégique #Palo Alto qui lui conseille d’envoyer à Jules le message inverse :
« Ne va pas de l’avant, freine»⬅️
Il a donc commencé par :
👉 Respecter son rythme : Si tu as envie, c’est bien, si tu penses que c’est trop, c’est bien. Vas-y à ton rythme
👉 Ne plus afficher trop d’optimisme pour ne pas le renvoyer à son pessimisme, ni banaliser sa souffrance.
👉 Ne plus le bousculer : on n’éprouve pas du plaisir en se forçant, c’est comme forcer un chat à s’asseoir sur vos genoux. On peut l’inviter, l’inciter mais on ne peut pas le forcer. On ne peut pas forcer le plaisir.
👉 Ne plus parler de la dépression, pour ne pas alimenter le sujet, ce qui revient à arroser une mauvaise herbe pour lui permettre de se répandre dans son jardin.
Après avoir appliqué ces nouvelles consignes, le père de Jules a décidé d’aller voir un match de handball en expliquant à Jules qu’il n’avait pas pris de place pour lui car il avait compris son mal être et pensait que ce serait trop difficile pour lui de faire cet effort.
Jules, un peu piqué au vif, l’a regardé bizarrement et lui a rétorqué « j’ai envie d’y aller ! »